Revista europea de historia de las ideas políticas y de las instituciones públicas
ISSN versión electrónica: 2174-0135
ISSN versión impresa: 2386-6926
Depósito Legal: MA 2135-2014
Presidente del C.R.: Antonio Ortega Carrillo de Albornoz
Director: Manuel J. Peláez
Editor: Juan Carlos Martínez Coll
L’HUMILITÉ DE LA VÉRITÉ
Dominique TERRE*
Para citar este artículo puede utilizarse el siguiente formato:
Dominique Terré (2014): « L’humilité de la vérité », en Revista europea de historia de las ideas políticas y de las instituciones públicas, nº 7 (septiembre 2014).
Résumé : Dans cet article qui s’inspire des Carnets de Michel Villey, on a retracé le mouvement de sa démarche, toute philosophique, qui est tension vers la vérité. Il s’agit d’un sursaut de la raison qui s’accompagne inévitablement de solitude et de souffrance. La philosophie n’est pas une simple opération de l’intelligence, mais véritablement une sagesse. On reconnaît la vérité à son humilité, sa modestie, sa luminosité. C’est une des seules sources de joie, un chemin vers la contemplation et l’amour.
Mots-clés : Souffrance, Solitude, Sacrifice, Pensée, Vérité, Philosophie, Sagesse, Amour.
Resumen: En este artículo, que se inspira en los Carnets de Michel Villey, tratamos de recoger y hacernos eco de algunos principios filósoficos de este gran filósofo del Derecho francés sobre el sufrimiento y la soledad. La filosofía no es una simple operación de la inteligencia, sino verdaderamente una sabiduría. Una persona reconoce la verdad a través de su modestia, su humildad y su luminosidad. Es una de las auténticas fuentes de alegría, un camino hacia la contemplación y el amor.
Palabras clave: Sufrimiento, Soledad, Sacrificio, Pensamiento, Verdad, Filosofía, Sabiduría, Amor.
1. Introduction
Ce n’est pas sans appréhension, voire sans crainte, que l’on prend la plume pour exprimer des choses que l’on voudrait justes sur Michel Villey. En effet, les obstacles à surmonter pour y parvenir, selon l’éminent philosophe du droit, sont nombreux. Ils sont énoncés tout au long des magnifiques et poignants Carnets à la source desquels on s’est alimenté dans ce travail1. Mais si on en vient à bout, alors quelle joie ! Quelle merveille ! Ce sont ces deux aspects de la pensée –l’aridité douloureuse, la joie contemplative– de ce génie que l’on évoquera au début et à la fin de cet article. On montrera comment ces deux moments sont mis en relation par un troisième, le passage, l’effort, la tension qui imprime son mouvement à la totalité. On espère ainsi mettre en évidence la démarche même, philosophique, c’est-à-dire dialectique, de l’auteur inspiré. Cette démarche, il ne se contente pas de la décrire et de la louer, mais il l’accomplit avec humilité, cette humilité qui est la marque même du vrai. On essaiera ici d’esquisser un mouvement dialectique en évoquant d’abord la dimension négative de la pensée de Villey – « je n’ai que des critères négatifs »2 – en passant par le moment de la médiation pour aboutir à la joie de la vérité, plénitude de l’être, dimension positive.
Un mot du style de Villey, au préalable : il est extrêmement violent. Il y a quelque chose de Jésus chassant les marchands du temple dans la façon dont il dénonce « crimes » et autres « abominations » : « Crimes, écrit-il, d’écrire et de publier des ouvrages bâclés que n’étayent aucune information sérieuse, aucune réflexion solide… »3. « Abomination de la morale subjective et sentimentale des Camus, Sartre, etc... », ou encore : « Abominable est la morale qui se désintéresse des fins, abominable est la morale kantienne de la vertu »4. « Et le monde livré aux hommes d’action, de l’action aveugle, roule déjà vers l’abîme... »5. La vérité ne se trouve pas « dans l’ignoble jouissance qui se bouche les yeux sur la tristesse effective de ce monde-ci (...) »6. Ou encore, « Je quitte l’affreux monde des idées, l’affreux monde des idées closes, des idées mortes, qui se sont détachées de la Vie mais poursuivent comme une autre vie, une vie infernale, sous l’empire, gonflées par l’esprit purulent de la Vanité »7. En effet l’intellectuel doit savoir, humblement qu’il est dans l’erreur. « C’est sa spécialité même qu’il est inférieur au profane »8. Ceux qui vivent, les hommes politiques, les médecins, ou les paysans –et il ajoute les animaux–, à en juger par leur conduite, paraissent posséder « une vision moins tronquée du monde »9. Mais Villey se reprend vite : « Abominable rhétorique des politiciens... »10. En effet, sa pensée est un perpétuel balancement qui ne connaît pas l’arrêt, un mouvement incessant où le lien est constant entre la théorie et la pratique.
Ces quelques exemples du vocabulaire utilisé par Villey sont éloquents. Ils sont le signe de la formidable énergie d’une pensée qui fait table rase de ce qui la précède, ce en quoi elle n’est pas si dissemblable dans sa démarche initiale de celle de Descartes. Mais Villey est conduit à d’autres conclusions que celles tirées par Descartes de son doute radical. Parmi les nombreux reproches que Villey fait à Descartes, il réprouve en particulier le fait que le philosophe ne supporte pas le clair-obscur, tout attaché qu’il est à la recherche des « certitudes »11. Or le penseur se trouve – il faut l’admettre – nécessairement dans le clair-obscur12.
Si la forme est violente, le contenu ne l’est pas moins. Villey invoque Platon et l’Académie. En effet, « fausseté de l’écrit, note-il dans son magnifique élan vers la vérité, nos ouvrages sont derrière nous comme des remords – des sujets de honte pour tant d’erreurs. Il n’est de vrai enseignement qu’oral ... »13. Cet opprobre jeté sur l’écrit dévalorise jusqu’à sa vocation d’auteur : « Ecrire des livres, s’écrit-il encore, telle sera ta pauvre ambition »14.
De plus, contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, à supposer (ce qui est loin d’être sûr) que l’on possède un peu d’intelligence, on est loin d’avoir gagné la bataille de la vérité : « Malheureusement, l’intelligence n’est qu’une excroissance dans l’homme, un parasite qui s’alimente à la vie première ; à la source de l’irrationnel »15. Ailleurs, il la traite de « bien pauvre fille », stérile de surcroit16. Son origine même la condamne : « c’est une conséquence du péché et du châtiment qu’a reçu l’homme de vivre à la sueur de son front. L’homme droit n’aura pas besoin de l’intelligence », ce calcul étriqué, voire tortueux17. Il faut donc résister à la tentation de l’intelligence : « Ne sois donc pas qu’intelligence, car cette voie n’a pas de fond et tu n’aboutirais à rien »18. La preuve, assène-t-il, que l’intelligence ne nous suffit pas, c’est la vanité universitaire. L’animal universitaire se trouve peu à peu démangé par l’absurde démangeaison d’être lu et d’être cité... »19. L’œuvre même, construite pierre à pierre, peut ne refléter que l’ignoble égoïsme de l’auteur dont elle a malgré tout besoin pour exister.
Autre obstacle à surmonter : les mots, ceux de la logique. L’homme a du mal à résister aux « pièges des mots »20, « pièges du discours où l’on s’enlise abandonné de la pensée... », « Piège de la logique, piège des concepts, perte de l’unité vivante, retombée dans le morcellement où se complaisent les sciences »21. Car pour Villey, l’un, l’unité est plus qu’une propriété de la pensée, elle en est une destination. Les sciences sont diverses, éparses et éparpillées ; elles dissèquent, désossent et parfois tuent. Ce sont de simples métiers et non la dialectique à la fois douloureuse et joyeuse de la philosophie.
Cette négativité, Villey l’exprime dans ses positions philosophiques qui consistent, pour une grande part, en réfutations. Sur ce point, il n’est pas en reste. Il rejette comme erronée toute la pensée juridique, philosophique et scientifique moderne. En effet, selon lui, la philosophie n’est pas seulement recherche de la vérité, elle est aussi bien lutte contre les erreurs. Son réquisitoire est impressionnant ; l’éminent auteur s’en prend, tour à tour, à l’augustinisme22, à Averroès et à l’averroisme, au franciscanisme, au nominalisme, à un certain thomisme, ensuite au cartésianisme, mais aussi à l’hobbesianisme, à Filmer, à Selden, à Locke et à Hume, au benthamisme, c’est-à-dire aux idées anglaises, au spinozisme. Il rejette aussi Hegel et son système, sans accepter de voir à quel point les points de rapprochement sont nombreux, comme s’il repoussait avec une pugnacité toute particulière les philosophes qui lui ressemblent. Mais ce rejet quasi-universel est un préalable à son originalité, à sa fraîcheur.
2. Le sursaut de la pensée
La philosophie de Villey est mouvement, effort, tension, tout comme la pensée et comme la philosophie. Elle dépasse – elle surmonte – les moments qui doivent être provisoires de l’intelligence et de la vanité, au calcul et au moi qui est, comme chez Pascal, haïssable ; et il s’agit d’un arrachement : « Et pourtant c’est cela la raison ; c’est s’élever, paradoxalement, par un saut, au-dessus de soi. La raison n’est pas calcul de l’individu déterminé par ses motifs individuels, elle ne tient pas dans les actes psychiques de la nature individuelle. Elle appartient à un autre ordre, celui de l’intellect universel, où nous prétendons nous élever, mais sans nous maintenir bien longtemps au niveau de cette prétention »23. En effet, « Cet effort pour s’élever à la Raison, il est rare, il est éphémère ; bientôt n’en restent que les signes, les vestiges, indices extérieurs – et se produit le processus de dégradation »24. On le voit, rien d’un calcul utilitariste dans la raison. Elle est effort, elle est tension. Elle est morale. Exigence toujours renouvelée. On pense encore à Pascal : travaillons donc à bien penser, c’est là le principe de la morale.
Si, par bonheur, l’homme parvient à effectuer ce sursaut si rare, cet accomplissement fugitif, alors les conseils de Villey arrivent à point nommé et se terminent par une recommandation ultime qui est à la fois magnifique et émouvante. La pensée est éminemment fragile et vulnérable, et toujours menacée. « Ce bien, ta pensée, il te faut le serrer jalousement contre toi-même, comme un trésor, ainsi que l’enfant que la mère enveloppe sur sa poitrine. Le protéger contre le flot de l’opinion collective qui s’efforcent de l’engloutir. Les flots sont plus forts que l’enfant, nu, malhabile. On veut que tu te ranges à parler le langage commun, que tu émousses la pointe de tes paradoxes, que le plus pur de ta pensée se noie dans le terne des lieux communs... Il faut isoler, cacher ton trésor »25. Comme si Villey n’envisageait pas même d’être compris. Ce qu’il partage avec les autres, explique-t-il, c’est précisément la solitude de la pensée et de la vérité. Communauté du secret, en quelque sorte, du chemin aride et merveilleux.
Cette nécessité de protéger sa pensée condamne le philosophe à la solitude et à la souffrance « Besoin de souffrance, écrit-il, car la souffrance est un instrument de vérité. Qui ne souffre pas dans ce monde de souffrance, nous pouvons dire qu’il s’est bâti un monde idéal illusoire, au lieu du vrai (...) »26. Le philosophe précise sa pensée : mal de dents, chute de la bourse ou atteinte à la vanité sont des souffrances désordonnées qui viennent fausser le tableau de la connaissance ; c’est pourquoi les savants l’ont expulsée, mais en même temps ils ont expulsé la souffrance vraie. Au contraire, Villey se déclare prêt à accueillir avec ferveur et respect la souffrance égoïste, « la seule à laquelle s’ouvre encore son cœur durci qui s’est fermé aux souffrances du reste du monde (...) »27. C’est avec réserve, en exerçant sur elle un contrôle, qu’il l’accueillera : elle est en effet la porte de la souffrance vraie qui est celle de Jésus-Christ. On soulignera la subtilité de la pensée de Villey : la souffrance égoïste n’est pas entièrement négative car elle peut donner accès à la souffrance véritable qui, elle-même est une voie d’accès à la vérité.La souffrance est instrument de vérité et la pensée est souffrance inquiète : « Et il est vrai que la pensée est une grande angoisse parce qu’elle ne sait où prendre barre et se sent perdue, ballottée dans une mer incompréhensible et lourde de menaces inconnues »28. Ou encore : « La pensée, c’est se mettre en présence du gouffre infini qui en vérité nous entoure-c’est être saisi de frayeur »29.
La réaction à cette souffrance et à cette angoisse, Villey la trouve dans l’action. Il explique ainsi ce qu’il appelle « la tentation de l’agir ». « L’agir, dit-il, nous arrache à l’angoisse, l’agir tue en nous la pensée qui est insupportable, insoutenable, (...) »30. La pensée est d’autant plus redoutable, selon Villey, qui ne craint pas l’apparence de contradiction – le paradoxe – qu’elle nous entraîne vers le néant car, à son tour, « la pensée tue l’être »31. Et cela parce que l’exercice de la pensée nous jette dans l’appesantissement de la solitude, ne parvient pas à soutenir la hauteur du saut ou du sursaut que préconise Villey. Aussi l’action intervient alors comme moyen d’accéder à l’être. Mais il faut prendre garde lorsqu’on s’échappe vers l’agir. « Que la sortie de toi-même ne soit pas une évasion – mais l’accomplissement de ton être, son plein déploiement (...) »32.
Que ce soit par la pensée ou par l’action, c’est la vérité de l’être qui est visée par Villey. Vérité de l’être, vérité de l’amour qui est accomplissement et joie, enfin.
3. La vérité et l’amour
a) La vérité
La pensée de Villey a des aspects sombres, mais la vérité, lorsqu’on la connaît ou plutôt la reconnaît, est elle-même joie : « Et je dis qu’il y a une joie dans la vérité – et j’ose dire que j’ai ressenti la jouissance de la vérité »33. Certes, cette jouissance de la vérité est assombrie parce que, le plus souvent, on est seul à l’appréhender : « Le triste de la vérité est qu’elle reste un bien solitaire, dont on jouit seul et qui vous éloigne des autres car la foule ne se rend point dans ses retraites ombragées et silencieuses »34.
Bien solitaire, mais surtout – nous le soulignons – bien méprisé. L’esprit vrai ne saurait être triomphant. L’affirmation triomphante est le signe du faux. La vérité est aux antipodes de tout orgueil. L’originalité et la profondeur de Villey sont là, dans les vertus chrétiennes dont il pare – auxquelles il reconnaît- la vérité. La vérité est pauvreté. Elle ne comble – et ne le doit pas – pas d’honneurs celui qui y accède, bien au contraire. On croit entendre Péguy lorsque Villey décline les qualités de la vérité. « La vérité est toute simple, toute petite, toute lumineuse ; elle s’exprime (si plutôt elle n’est indicible) en quelques paroles banales d’une facilité enfantine mais à la défense desquelles il n’est pas trop de placer des anges de feu »35. Cette modestie, cette humilité, cette simplicité font penser aux vertus des mystiques et, en particulier, à celles qu’invoque et qu’incarne Thérèse de Lisieux. Humilité brûlante.
On retrouve parfois ici, dans l’indignation qu’éprouve Villey concernant la répugnance dont la vérité est l’objet, quelque chose de cette violence que l’on évoquait plus haut. « Le vrai, cette valeur jetée au rebut, dont personne ne veut, que tous secrètement haïssent. Cette mendiante méprisée, le vrai qui les irrite, les gêne et leur perd leur temps (...)»36. Pourquoi la vérité est-elle haïe ? Parce qu’elle est indissociable d’une sagesse qui peut sembler contraignante. « Vérité impliquant la modestie et le courage et la résignation et l’ardeur. Vérité qui ne peut tenir sans l’accompagnement d’une sagesse »37. Chez Villey, la théorie n’est jamais séparée de la pratique.
Plus encore qu’une sagesse, la vérité est liée à Dieu dont elle est un des noms. C’est pourquoi il est juste de se sacrifier pour elle. « Vérité, déesse lointaine, cachée, ignota, méprisée, ne mérites-tu pas toi aussi l’encens et la peine de nos sacrifices ? Il m’attriste à la vérité que tu ne sois pas le seul Dieu, mais seulement un des noms de Dieu (...) »38. Si la vérité n’est autre qu’un des noms de Dieu, si elle sert Dieu, il est juste que réciproquement elle ne puisse survivre sans l’Eglise. Ce bien solitaire trouve à son tour un appui, un secours dans la communauté ecclésiale. « La vérité, tu la trouves au fond de toi-même, rentrant en toi-même ; elle aussi ne saurait survivre sans le secours d’une communauté ; cette communauté, c’est l’église, d’un ordre bien différent du monde, non statique, mais dynamique, parce que la vérité est acte »39.
b) L’amour
La vérité est acte, ce qui suppose une tension vers une fin. Chez Villey, cette fin ne peut être autre que l’amour qui est à la fois la substance et la destination de l’être. Et le lien est consubstantiel entre l’amour et la vérité « Il n’est de passage à l’amour vrai que par la marche vers la vérité elle-même qui se nourrit d’amour et qui est avide d’amour »40. En effet, « Il faudrait agir par amour, il faudrait être amour »41. Mais l’amour est difficile, on croit l’atteindre et nous nous perdons dans les mirages. Il est cependant un moyen de s’en rapprocher, mais il est douloureux, ce que déplore le philosophe. « Malheureusement, on n’a rien trouvé encore que le sacrifice, pour imiter, remplacer, approcher l’amour »42. Mais il n’est jusqu’à ce sacrifice qui ne puisse être entaché par le péché d’orgueil « Et pourtant il peut être aussi un sacrifice sans amour, mais d’orgueil et de masochisme »43. Ce sacrifice doit donc être oblatif et pour cela, il faut une constante vigilance, une vigilance d’amour, oserions-nous dire.
Sil’on est fidèle à la pensée de Michel Villey, sans doute ne faudrait-il pas conclure. En effet, conclure, c’est risquer de clore un discours et de perdre la pensée parce qu’elle se dégrade en concepts figés. C’est pourquoi il nous fautsouligner que nous n’avons fait que marquer des étapes de la pensée – dialectique – du grand philosophe. Le moment du négatif, puis le sursaut de la raison, l’arrachement douloureux et la souffrance sacrificielle, et enfin l’accès à la vérité, humble, pauvre, mendiante méprisée, qui, seule, est la voie étroite qui conduit à l’amour. L’accomplissement de la loi, c’est l’amour, dit Saint Paul.
Recibido el 9 de marzo de 2014 y aceptado el 9 de julio de 2014.
*Centre d’analyse et d’intervention sociologiques. CNRS – EHESS. Paris.
NOTAS
1Michel Villey, Réflexions sur la philosophie et le droit, Les Carnets, Paris, PUF, 1995.
2 Carnets, p. 243. Les critères négatifs, explique-t-il, sont ceux dont se sert la dialectique pour repousser l’irrelevant.
3 P. 186.
4 P. 132.
5 P. 212.
6 P. 237.
7 P. 117.
8 P. 308.
9 Cette conception de Michel Villey n’est pas sans rappeler la pensée de Pascal. Chez Pascal, il y a les habiles, les demi-habiles et le peuple. Opinions du peuple saines, écrit-il. Mais le peuple ne sait pas pourquoi. Les demi-habiles sont dans l’erreur. Les habiles, eux, savent et savent pourquoi ils savent. Les intellectuels selon Villey se rapprocheraient des demi-habiles pascaliens.
10 Ibidem. La rhétorique, dans l’œuvre de Villey, n’est qu’une manipulation des mots, une apparence de raison, mais la vraie pensée, la seule, est la dialectique qui fait le fonds de la philosophie et dont on voudrait rendre l’esprit dans ce texte.
11 Selon Villey, pour échapper au doute, Descartes se réfugie dans l’idéalisme où il trouvera des certitudes. « Mais notre condition est de nous tromper, de ne posséder de connaissance qu’obscure, incertaine, plus ou moins obscure, incertaine et perpétuellement réformable. Non jamais de résultats sûrs » (p. 307).
12 On ne s’étonnera pas que Villey apprécie beaucoup les célèbres travaux d’un maître de l’argumentation juridique, Charles Perelman, selon lequel il n’est pas de rationnel, mais seulement du raisonnable, pas de vrai, mais seulement du probable. Charles Perelman, Logique juridique, Nouvelle rhétorique, Dalloz, Paris, 1999.
13 P. 189.
14 P. 113.
15 P. 94.
16 P. 143.
17 P. 129.
18 Ibidem. On ne peut s’empêcher de penser ici aux reproches que Hannah Arendt faisait à Wladimir Nabokov : il veut toujours montrer qu’il est plus intelligent.
19 P. 230.
20 P. 294.
21 P. 294.
22 Pourtant Villey nous semble plus proche de Saint Augustin que de Saint Thomas. En effet, chez lui le péché est quasi-impossible à surmonter et l’intelligence même est le fait du péché originel. En effet, de l’intelligence se distingue la contemplation. « Dans le ciel il ne sera pas d’homme intelligents mais contemplatifs ce qui est vraiment autre chose », écrit-il, p.165.
23 P. 83.
24 P. 84.
25 P. 204.
26 P. 230.
27 Ibidem.
28 P. 58.
29 P. 59.
30 Ibidem.
31 P. 60.
32 P. 141.
33 P. 81.
34 P. 81.
35 P. 114.
36 P. 87.
37 P. 92.
37 P. 95.
38 P. 99.
39 P. 200.
40 P. 61.
41 P. 107.
42 P. 107.
Nota bene:
Si necesita algún tipo de información referente al artículo póngase en contacto con el email suministrado por el autor del artículo al principio del mismo.
REVISTA EUROPEA DE HISTORIA DE LAS IDEAS POLÍTICAS Y DE LAS INSTITUCIONES PÚBLICAS es una revista académica, editada y mantenida por Revistasdederecho.com. La revista dejó de depender de la Universidad de Málaga en noviembre de 2013 y de www.eumed.com en noviembre de 2020, fecha en la que se conformó www.revistasdederecho.com. Para cualquier comunicación, envíe un mensaje a mjpelaez@uma.es, seghiri@uma.es o info@revistasdederecho.com.